Document de travail

Cacophonies sur les asymétries posturales

      Depuis 30 ans c'est la cacophonie au sujet des asymétries posturales!...

      Aujourd'hui encore nous n'avons ni vocabulaire commun, ni critère reconnu pour désigner les asymétries posturales.

      Dans ces conditions, il est impossible de faire le moindre progrès dans ce domaine.

      Bien mieux lorsque j'ai proposé de travailler ce sujet, j'ai constaté que même l'existence des asymétries posturales ne faisait pas l'unanimité. "L'asymétrie posturale n'existe pas, ce qui existe c'est le pied dominant" disent certains posturologues.


L'asymétrie postural existe

      Puisque l'existence des asymétries posturales fait problème pour certains, partons d'une base indiscutée:

l'asymétrie existe.


      Marignan a écrit un excellent papier sur le sujet où il distingue trois origines possibles des asymétries que nous constatons cliniquement. Les asymétries peuvent être liées:


      Les asymétries posturales sont faciles à distinguer des deux autres types d'asymétrie car elles et elles seules sont modifiées par la manipulation d'une entrée du système postural fin. Jamais personne n'a prétendu que le simple fait de fermer les yeux pouvait modifier la longueur des os ou la dominance hémisphérique, alors qu'on constate à l'occlusion des yeux une modification de la répartition du tonus autour de l'axe corporel.


Nommer l'asymétrie posturale


      Puisque l'asymétrie posturale existe, il faut la nommer. Pourquoi ne pas utiliser un langage COMMUN? Nous pouvons, au moins entre nous, choisir des termes et nous mettre d'accord sur le sens que nous leur accordons.


Le choix des termes
      Dans la tradition des auteurs anciens, précurseurs de la posturologie (Longet, Vierordt, Alajouanine, Créhange, etc.), il est possible de nous servir du modèle de la posture hanchée pour causer des asymétries posturales, c'est-à-dire de

nommer «PIED D'APPUI POSTURAL» le pied vers lequel se porte la verticale de gravité.


      Choisir ces termes signifie simplement que nous acceptons d'utiliser l'expression: «Pied d'appui postural» uniquement pour exprimer que nous sommes sûrs que la verticale de gravité est du côté de ce pied.
      Il s'agit purement d'une convention de langage qui ne prend aucune décision sur les critères de définition des asymétries posturales.


Les critères de l'asymétrie posturale


      Aucun critère aujourd'hui ne s'impose. Mais on peut déjà formuler des critiques sur certains d'entre eux.

Critères stabilométriques

  1. Pas absolu: la position du sujet sur la plate-forme peut faire changer la position de la verticale de gravité (Guillaume)
  2. Pas convaincant: le X-moyen est souvent si proche de la ligne médiane qu'on n'est pas très sûr qu'il désigne une véritable asymétrie (Baudin)
  3. Pas stable dans le temps chez tous les sujets (Scheibel), même et surtout chez les normaux [58% seulement des sujets normaux examinés 4 fois à une semaine d'intervalle présentent un X-moyen du même côté à tous leurs enregistrements. (Gagey)]. Au contraire chez les TOCS le côté du X-moyen est spécialement fixe (Floirat, Baudin).


Critères cliniques


Conclusion


      Un travail clinique et statistique s'impose pour pouvoir parler correctement des critères du pied d'appui.


      Par contre s'il n'est pas possible de définir aujourd'hui ces critères du "pied d'appui postural" il semble au moins possible de réserver l'usage de ce terme pour désigner ce qu'il signifie en toute rigueur. Arrêtons de galvauder cette expression.