Compte-rendu de lecture
Pierre-Marie Gagey
Je ne peux pas écrire un compte-rendu technique et rigoureux de ce livre de mes amis Patrick Quercia et Alfredo Marino, tant sa lecture m’a comblé de bonheur. Alors tant pis pour les lecteurs grincheux ils seront forcés de subir mon lyrisme !... J’admire et je partage le goût des auteurs pour la rigueur des concepts. Dès le départ en effet, ils précisent ce qu’il faut préciser : la Posturologie qui a été à l’origine d’une révolution de certaines de nos conceptions médicales, n’est en fait qu’un aspect, réel, précis mais limité, d’une découverte beaucoup plus générale de la dynamique non linéaire des phénomènes d’intégration sensorielle. Ce qui leur permet par un joli petit tour de passe-passe de sauver l’acronyme cher à Henrique Martins da Cunha, le « S.D.P. » se lit maintenant : Syndrome de Dysfonction Proprioceptive. Le ‘Postural’ du « P » de da Cunha passe à la poubelle et c’est très bien ainsi !... Je ne l’avais jamais gobé... Faire de la proprioception l’étendard de l’intégration sensorielle, pourquoi pas ? On sait bien qu’elle fait le lien entre tous les capteurs de notre relation au monde.
Mais il y a bien plus dans ce livre que la rigueur des concepts, les auteurs nous découvrent leurs cachoteries… sensationnelles... Ils attendaient depuis des années d’en être assez sûrs pour oser nous le dire : le son sème la pagaille dans l’intégration sensorielle ! Il intervient là où on ne l’attendait pas… Et lorsqu’on a compris sa logique, alors il aide à régler au plus fin les petits problèmes d’intégration sensorielle, les « dysesthésiologies » qui se manifestent dans bien d’autres domaines que le contrôle postural et pourrissent la vie de ceux qui en sont atteints. Je pense que nous sommes là en présence d’une première mondiale : Chapeau !